Un chef d’œuvre de Van Dyck magnifiquement restauré, à découvrir lors de l’exposition Homo Faber du 14 au 30 septembre

 
La Michelangelo Foundation a apporté son soutien à la restauration de ce chef d’œuvre dans l’idée d’offrir quelque chose en retour à la ville de Venise qui accueille Homo Faber.

 

• Le tableau Ritratto di Marcello Durazzo a été peint entre 1622 et 1627, lors du séjour de l’artiste dans la ville de Gênes.
• Sa restauration, qui a duré quatre mois, a été confiée à Claudia Vittori à Venise.
• Ce projet fait partie d’une série d’actions philanthropiques initiées par la Michelangelo Foundation en faveur de la ville de Venise.

Les visiteurs qui découvriront l’exposition Homo Faber au mois de septembre pourront admirer le magnifique chef d’œuvre de l’artiste flamant Anthony Van Dyck, Ritratto di Marcello Durazzo. Le tableau vient d’être restauré de manière éblouissante grâce à Venetian Heritage en collaboration avec la Michelangelo Foundation, Arthemisia et Marco Voena.

Cette superbe toile, l’une des œuvres les plus élaborées de Van Dyck, représente Marcello Durazzo, un notable local. Il va de pair avec un autre tableau représentant son épouse Caterina. A l’origine, les deux tableaux appartenaient à la collection de la famille Durazzo, l’une des plus importantes familles de la noblesse génoise. Ils connurent ensuite des destinées distinctes : le portrait de Marcello fut acheté par le baron Giorgio Franchetti à la fin du XIXe siècle, installé dans le Ca' d'Oro et exposé aux côtés d’autres chefs d’œuvre de la Galleria. De son côté, le portrait de Caterina est d’abord demeuré dans le palais familial, avant de subir le même sort que le mobilier acquis par les Savoy et être transféré au Palais royal de Turin.

Le Ritratto di Marcello Durazzo a été réalisé au cours de la période 1622-1627, lorsque Van Dyck séjourna à Gênes et apporta son empreinte forte à la peinture baroque italienne. Le portrait se joue de couleurs sombres, dans la lignée de la tendance d’alors sous influence espagnole ; ses modulations sophistiquées de noirs et de marrons entrent en interaction avec le rouge du rideau en arrière-plan, qui s’ouvre à son tour pour dévoiler une vue du ciel strié de nuages – un hommage explicite à la tradition picturale vénitienne.

Le tableau a fait apparaître la présence incongrue de larges zones recouvertes de vernis et de repeintes, ainsi que l’existence de retouches apportées à la peinture d’origine. Un trait de mastic, qui a désormais été retiré, s’étirait en plein centre sur toute la longueur du tableau, perturbant fortement la vision.

Il est probable que les dégâts avaient en grande majorité été causés par une intervention opérée avant la mise en vente du tableau sur le marché des antiquaires. Après quoi, l’œuvre a été restaurée à deux reprises, dans les années 1940 et dans les années 1970. Ces opérations n’avaient cependant pas réussi à restituer la tonalité des couleurs d’origine.

Suite à sa dernière restauration entre avril et août 2018, le tableau sera dévoilé à l’occasion d’Homo Faber, dans la Sale del Convitto dans le cadre de l’exposition Discovery and Rediscovery.

S’exprimant à propos de cette restauration, Alberto Cavalli, Co-Directeur exécutif de la Michelangelo Foundation, organisatrice d’Homo Faber, a déclaré : « Nous avons uni nos forces à celles de Venetian Heritage afin de concourir à la restauration de cette peinture car nous sommes persuadés que nous devons « rendre quelque chose » à la ville de Venise. Nous ne voulions pas créer un événement aussi pertinent à Venise, puis disparaître ; à l’inverse, nous voulions que notre présence soit perçue comme un enrichissement ».

« Par ailleurs, nous sommes une fondation collaborative et nous partageons de multiples points communs avec Venetian Heritage : préservation de l’héritage artistique et culturel, importance de la conservation des chefs d’œuvre grâce au travail avisé de restaurateurs accomplis et partenariat qui fasse sens, lequel ne peut se réaliser que lorsque des institutions partageant un même état d’esprit décident de s’unir ».

Il ajoute : « Le thème de cette peinture présentait un intérêt tout particulier pour nous : un membre de la noblesse portant un vêtement en tissu de velours noir précieux, emblème de goût et de fortune, et de savoir-faire artisanal en écho à l’évolution du goût ».

Dans le cadre de cette volonté de « rendre quelque chose » à la ville de Venise, la Michelangelo Foundation contribuera par ailleurs pendant quatre ans au projet Malibran du théâtre de la Fenice consacré aux jeunes artisans. Elle apporte également son appui à l’exposition consacrée au jeune Tintoret à la Gallerie dell'Accademia (inauguration le 7 septembre) et fait partie des donateurs de la Biennale.